Introduction

Ce rapport synthèse présente les résultats de la deuxième tournée de consultation de la Plateforme québécoise de l’Internet citoyen. Cette tournée, animée par Communautique, avait pour but de connaître où en est l’usage des TIC dans le milieu communautaire afin de valider et d’alimenter la Plateforme québécoise de l’Internet citoyen. De plus, elle servait à alimenter un programme de formation à l’Inforoute citoyenne en développement à Communautique.

Nous présentons d’abord le mode de déroulement des consultations, les régions visitées et les types de groupes ayant participé aux consultations. Viennent ensuite les résultats de la consultation, et enfin, les mesures concrètes proposées par les participantEs à la consultation afin d’améliorer l’accès et l’usage des TIC dans le milieu communautaire et dans la population en général.

 

La plateforme québécoise de l’Internet citoyen

En 2001, Communautique animait une série de trois rencontres à Montréal, Québec et Trois-Rivières afin de diffuser et de soumettre à la discussion les résultats d’une vaste enquête menée auprès de plus de 450 groupes communautaires à travers le Québec. Cette enquête portait sur l’état de l’appropriation des technologies de l’information et des communications par le milieu communautaire. Les débats ont été fructueux et ont fait naître l’idée de doter le milieu communautaire d’une plateforme qui rassemblerait les principaux enjeux et les conditions à mettre en place pour favoriser le développement d’un Internet citoyen, social ou communautaire au Québec. Un premier avant-projet fut adopté par les membres de Communautique lors de son assemblée générale en février 2002. Ce dernier a ensuite été discuté par plus d’une cinquantaine d’organismes issus de différents secteurs et régions, lors de deux rencontres organisées, à Montréal et à Québec, en mai et juin 2002. À la lumière des commentaires reçus, le texte de la Plateforme a été révisé à chacune de ces étapes. La « Plateforme québécoise de l’Internet citoyen » (Communautique, 2002) est aujourd’hui le fruit de l’ensemble de cette démarche. Son but est de contribuer au développement d’un autre Internet, renforçant l’exercice de la citoyenneté par l’inclusion de toutes et tous. La Plateforme est aussi destinée à servir de levier à la reconnaissance et au soutien du milieu communautaire.

Les TIC occupent désormais une place centrale dans la vie quotidienne des citoyens. Du guichet bancaire à Internet en passant par l’informatisation des milieux de travail, personne ne conteste plus l’immense potentiel des TIC. Mais à l’ère de l’Inforoute gouvernementale, on constate que l’accès aux TIC est inégal et qu’aux clivages sociaux déjà existants vient s’ajouter une fracture sournoise mais réelle, la fracture numérique. Dans le but de contrer cette fracture, le milieu communautaire a voulu se doter d’une Plateforme qui rassemblerait les principaux enjeux et les conditions à mettre en place pour favoriser le développement d’un Internet citoyen, social et communautaire au Québec.

Extrait 65535 – Fondements de la Plateforme

La Plateforme propose divers moyens pour contrer la fracture numérique et pour développer l’Internet citoyen :

Quelques propositions pour contrer la fracture numérique

  • Soutenir le développement de l’accès dans les organismes communautaires et d’économie sociale ;
  • Soutenir l’animation des lieux d’accès et l’intégration aux pratiques communautaires ;
  • S’outiller par la formation continue ;
  • Soutenir les transformations organisationnelles ;
  • Soutenir la création de groupes de ressources techniques ;
  • Doter le milieu des équipements nécessaires.

Des propositions pour développer l’Internet citoyen

  • Que l’accès aux TIC soit un droit pour toutes et tous ;
  • Que les politiques et les programmes définissent et soutiennent l’accès de façon globale ;
  • Que l’accès à Internet et à son contenu soit considéré comme un service d’utilité publique essentiel aux individus et aux collectivités ;
  • Que les politiques et les programmes reconnaissent et encouragent la place et le rôle du milieu communautaire et de l’économie sociale dans la démocratisation de la société de l’information ;
  • Que l’on fournisse un financement conséquent et durable des projets et initiatives citoyennes.

Extrait – 0 Propositions contenues dans la Plateforme

Depuis lors, la Plateforme a reçu de nombreux appuis, mais son comité a souhaité, quelques années plus tard, vérifier si les enjeux et les propositions qu’elle contient reflétaient encore la réalité des milieux communautaires. C’est qu’il est ressorti des contacts entretenus par Communautique avec ses partenaires, qu’à l’instar de l’ensemble de la société, l’utilisation des TIC dans les milieux communautaires avait changé. Aussi, il a été décidé d’effectuer une deuxième tournée de consultation visant :

  • à vérifier si le contenu de la Plateforme était encore d’actualité ;
  • consulter les régions du Québec qui n’avaient pas été visitées au cours de la première tournée ;
  • recueillir de nouveaux appuis à la Plateforme dans un contexte où, avec la venue du gouvernement en ligne, la sphère publique et politique investit de plus en plus l’Internet ;
  • alimenter le Programme de formation à l’Inforoute citoyenne (PFIC) dont les travaux sont en cours chez Communautique, en consultant les groupes sur leurs besoins.

Déroulement des consultations

C’est à travers le réseau de Communautique qu’ont été recrutés les participantEs aux consultations de cette deuxième tournée de consultation de la Plateforme. Des partenaires de Communautique ont pris en charge l’organisation locale de cinq sites provinciaux situés à Amos, Gatineau, Rimouski, Saguenay et Sherbrooke. Pour des raisons diverses (questions organisationnelles, conflit d’événements ou manque d’inscriptions), les consultations à Rimouski, Saguenay et Sherbrooke ont du être annulées. Cependant, suites à des demandes pressantes des milieux communautaires de Montréal et de Québec, des consultations y ont été organisées.

Chacun des organisateurs locaux a recruté des participantEs dans sa région et a pris en charge la logistique des rencontres. Des documents ont été envoyés par courriel aux participantEs préinscritEs.

Le document de réflexion

Il s’agissait d’un court document présentant les objectifs de la consultation de même que des extraits de divers textes, visant à susciter une réflexion sur les thèmes suivants : liens entre éducation populaire dans les milieux communautaires et utilisation des TIC ; divers aspects de la fracture numérique ; le gouvernement en ligne ; la place des TIC par rapport aux problématiques sociales abordées dans les milieux communautaires ; les considérations particulières pour les personnes handicapées par rapport aux TIC ; les questions intergénérationnelles soulevées.

Le carnet de travail

Ce document d’animation et de cueillette de données avait été distribué par courriel avant les rencontres afin que les participantEs puissent se faire une idée des discussions qui auraient lieu lors des journées de consultation, et qu’ils/elles puissent, s’ils/elles le désirent, commencer à le remplir d’avance. Les rubriques de ce document ont été élaborées de pair avec l’ordre du jour et comprenait des sections sur les éléments suivants :

  • présentation de l’organisme du/de la participantE et de sa mission ;
  • les usages des TIC dans l’organisme du/de la participantE avec les avantages et inconvénients encourus ;
  • les souhaits par rapport aux TIC ;
  • la manière dont l’organisme prend sa place sur l’Inforoute ;
  • les interlocuteurs de l’organisme avec lesquels il interagit en ligne ;
  • les enjeux de l’Inforoute citoyenne ;
  • les mesures concrètes suggérées pour réaliser les souhaits énoncés par rapport aux TIC.

Notons que le carnet de travail se voulait davantage un outil d’animation et de réflexion qu’un questionnaire de cueillette de données. À cause de la nature qualitative de ses contenus ou de leur dimension prospective, il ne se prête pas à une compilation quantitative de résultats. Il a cependant permis de dresser un inventaire de divers éléments de l’utilisation des TIC dans les groupes, en plus de servir d’outil de réflexion pour les participantEs.

Déroulement de la journée

Les rencontres pour les consultations étaient d’une durée d’une journée chacune. Elles ont été animées par deux intervenantes de Communautique, soit la responsable de la tournée de la Plateforme québécoise de l’Internet citoyen et la chercheure qui travaillait au projet de recherche préliminaire pour la formation à l’Inforoute citoyenne. Les deux animatrices ont animé des rencontres de groupes dont le déroulement est présenté ici :

Tableau 1 – Ordre du jour des journées de consultation
9h00 Accueil et présentations
9h30 Présentation des objectifs de la consultation
9h45 Tour de table : Qui sommes-nous et que faisons-nous des TIC ?
Présentation par les participantEs de la mission de leur groupe et de l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) par le groupe en soutien à la mission
10h45 Atelier 1 : Pour que les rêves deviennent réalité : TIC et missions communautairesDiscussions en groupes sur :

a)Les avantages et les difficultés rencontrés dans l’utilisation des TIC par nos groupes

Pause

b)Les souhaits par rapport aux TIC : Comment et pourquoi voulons-nous utiliser

c) les TIC en soutien à notre mission ?

12h00 Dîner (servi sur place)
13h15 Retour sur l’atelier 1
13h25 Atelier 2 : Le Communautaire prend-t-il l’Inforoute ?a) Par quels moyens prenons-nous notre place sur Internet ?

b) Avec qui interagissons-nous sur Internet ?

c) Les enjeux : L’Internet citoyen et les usages citoyens des TIC : pourquoi est-ce important pour nous ?

Pause

14h50 Retour sur l’atelier 2
15h30 Plateforme québécoise de l’Internet citoyen, un projet en mouvementQuelles sont les mesures concrètes pour réaliser nos souhaits pour nos organismes, pour prendre notre place ?
16h15 Les suites du projet, évaluation et levée de la rencontre

L’accueil et les présentations servaient tant à la présentation de Communautique et des animatrices, qu’à celle des organismes hôtes à Amos, Gatineau et Québec. Suivaient la présentation des objectifs de la consultation, qui servaient tant à vérifier la validité de la Plateforme et à son enrichissement, qu’à la cueillette d’information pour le Programme de formation à l’Inforoute citoyenne. Les animatrices procédaient aussi à une présentation des documents distribués, soit :

La pochette des consultations qui contenait :

  • des documents de présentation de Communautique ;
  • une copie de la Plateforme québécoise de l’Internet citoyen ;
  • un formulaire permettant d’appuyer la Plateforme ;
  • une copie papier du Carnet de travail (que les participantEs avaient aussi reçu par courriel) ;
  • une copie papier du Document de réflexion (que les participantEs avaient aussi reçu par courriel) ;
  • un questionnaire quantitatif sur l’usage des TIC ;
  • un formulaire d’évaluation de la journée de consultation ;

La lettre de consentement d’utilisation des informations recueillies lors de la journée par le biais des carnets de travail.

Le tour de table permettait à chaque intervenantE de se faire connaître, de présenter le groupe (ou les groupes) qu’il ou elle représente, à donner une idée des intérêts pour les TIC du groupe représenté, et enfin, à préciser ses attentes pour la journée. Au cours des ateliers du reste de la journée, des discussions ont été menées autour des questions soulevées dans l’ordre du jour, accompagnant les participantEs dans leur prise de note dans leur Carnet de travail. Dans certains cas, le caractère relativement intime des consultations dû au nombre restreint de participantEs (voir la section « Les endroits visités » en page 7), a presque fait de cette activité un exercice de prise de notes collectives. En effet, les réalités des divers groupes étaient souvent semblables sur bien des points, et d’autre part, la réflexion des participantEs se trouvait enrichie ou complétée par les interventions de chacun.

 

Participation

À Amos, c’est la Corporation de développement communautaire d’Amos qui a été l’hôte de la consultation du 5 mai où 12 personnes étaient présentes. À Québec, 7 personnes ont participé à la journée organisée par la Corporation de développement économique communautaire (CDÉC) de Québec le 31 mai. La Corporation de développement économique communautaire de Gatineau a accueilli 4 participantEs qui ont assisté à la journée de consultation du 2 juin. Enfin, à la journée de consultation organisée par Communautique à Montréal, nous avons reçu une vingtaine de participantEs. C’est donc un total de 43 participantEs, représentant soit un ou plusieurs groupes, qui ont été consultéEs.

Malgré une participation plus faible que celle qui était espérée, nous croyons que les résultats obtenus sont raisonnablement valables dans la mesure où des constantes se dégagent dans les quatre régions visitées, et à travers les contributions provenant de groupes qui variaient tant par leur mission, leur taille, leur utilisation des TIC, que leur situation géographique1. Pour l’instant, seul le point de vue de groupe « très branchés » nous semble absent de l’échantillon. En effet, des groupes dont un volet important des activités à lieu en ligne n’ont pas participé à la consultation. Par groupes « très branchés », nous pensons entres autres :

Au Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF), qui présente sur son site d’importants répertoires, et anime NetFemmes et des listes de discussions connues auprès d’un public assez large.

À Cybersolidaires, avec ses informations, ses observatoires militants, ses espaces de discussion, l’accès à des pétitions en ligne et ses capsules de formation sur diverses activités en ligne.

Du côté des entreprises d’économie sociale qui ont des activités d’ordre citoyen en ligne tel Arrondissement.com ou CAM.org.

Les endroits visités

Nous présentons ici plus en détail les organismes hôtes et les préoccupations des organismes des participants qui ont assisté aux quatre journées de la deuxième tournée de consultation de la Plateforme québécoise de l’Internet citoyen de Communautique :

  • CDC d’Amos, 5 mai 2004
  • CDEC de Gatineau, 2 juin 2004
  • CDEC de Québec, 31 mai 2004
  • Centre St-Pierre. 15 juin 2004

Amos

C’est la Corporation de développement communautaire d’Amos qui a été l’hôte de la première journée de consultation de la Plateforme québécoise de l’Internet citoyen, le 5 mai 2004. La mission de la CDC d’Amos, qui a obtenu reconnaissance légale en 1992, est de rassembler dans la MRC d’Abitibi les groupes bénévoles et communautaires intéressés à promouvoir une meilleure qualité de vie de la population et à participer au développement de la collectivité ;

Développer l’organisation communautaire dans la MRC d’Abitibi par la concertation, la mise en commun des ressources, le partage des services entre les groupes, la formation, l’éducation populaire ainsi qu’en faisant la promotion de ce type d’organisation à travers la communauté ;

Susciter l’intérêt du milieu pour le développement communautaire dans la région en faisant connaître les ressources et les réalisations de groupes bénévoles et communautaires et favoriser l’implication des gens du milieu ;

Assurer la participation active du mouvement communautaire au développement socio-économique de son milieu.

La CDC d’Amos offre des services de locations de locaux pour certains organismes dans le centre communautaire qui abrite la CDC et y offre divers services. Plus d’une cinquantaine d’organismes sont membres de la CDC d’Amos. Pour plus d’information sur la CDC d’Amos, consultez son site Internet : http://www.cableamos.com/cdcamos/

La CDC d’Amos a été partenaire de Communautique dans le cadre des projets Inforoute Points d’accès – Initiation de la population, des années 2000 à 2003.

Participation

Les deux animatrices ont rencontré 12 personnes (intervenantEs et bénévoles) en provenance de 7 organismes œuvrant auprès de la population en général, de personnes sans emploi, de personnes avec des problèmes de toxicomanie ou de santé de mentale, de personnes en fin de vie, de personnes handicapées, de personnes âgées ainsi que de populations en milieu rural.

Gatineau

Organisée par la Corporation de développement économique communautaire de Gatineau, c’est au Centre communautaire Laurent-Groulx qu’a eu lieu la consultation du 2 juin. La mission de la CDEC de Gatineau est de soutenir la revitalisation socio-économique des secteurs désavantagés de Gatineau en mobilisant les forces locales. Les services offerts sont :

  • l’aide au démarrage et au développement d’entreprises privées et d’économie sociale ;
  • la formation de la main-d’œuvre en vue de leur donner accès à des emplois durables de qualité ;
  • animation des quartiers visés ;
  • la mise sur pied de projets structurants pour la communauté (incubateurs d’entreprises de transformation agroalimentaire, fonds d’emprunt pour le développement économique communautaire, etc.).

La CDEC de Gatineau œuvre auprès de 19 unités de voisinage (équivalant plus ou moins à des « quartiers ») réparties dans 4 grands secteurs (Aylmer, Hull, Gatineau, Buckingham). Pour plus d’information sur la CDEC de Gatineau, consultez son site Internet : http://cdecgatineau.com/

La CDEC de Gatineau a été partenaire de Communautique dans le cadre des projets Inforoute Points d’accès – Initiation de la population, des années 2000 à 2003.

Participation

Bien que huit personnes se soient inscrites à la consultation, seulement quatre personnes étaient présentes. La consultation s’est donc déroulée sur un mode conversationnel et intimiste, dont le dynamisme a compensé pour le peu de participants. Malgré le peu d’achalandage, les gens de la CDEC ont apprécié la formule au point de vouloir organiser avec Communautique une autre ronde de consultation, cette fois auprès des intervenantEs des points d’accès et des membres qui les utilisent, avec une version légèrement adaptée du carnet de travail utilisé comme outil de consultation.

Les animatrices ont d’ailleurs été invitées par l’Office National du Film à retourner dans la région de la CDEC de Gatineau, où elles ont animé une discussion au Dépanneur Sylvestre, une entreprise d’économie sociale et d’intervention communautaire. Cette rencontre s’est fait de manière moins formelle que les consultations, mais a permis de valider et d’enrichir les résultats de la consultation auprès de citoyenNEs n’étant pas tous des intervenantEs du milieu communautaire.

Québec

La mission de la Corporation de développement économique communautaire (CDÉC) de Québec est de « contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des citoyenNEs des quartiers en revitalisation en suscitant et en soutenant le développement économique communautaire et durable » par la mobilisation des acteurTRICEs locaux. La CDÉC de Québec compte plus de 240 membres de divers types : organismes à but non lucratif et coopératif, institutionnels, syndicaux, organismes d’intégration au travail, entreprises privées, milieu communautaire et membres individuels.

Pour plus d’information sur la CDEC de Québec, visiter le site http://www.cdecdequebec.qc.ca/

La CDÉC de Québec a été partenaire de Communautique dans le cadre des projets Inforoute Points d’accès – Initiation de la population, des années 2000 à 2003.

Participation

Les deux animatrices ont rencontré huit personnes représentant 11 groupes qui ont assisté à la journée de consultation.

Montréal

La dernière journée de consultation de la Plateforme québécoise de l’Internet citoyen, organisée par Communautique, a eu lieu le 15 juin au Centre Saint-Pierre.

Participation

Les deux animatrices, assistées par deux autres intervenantes de Communautique pour la prise de note, ont rencontré une vingtaine de participantEs, certains de ceux-ci étant présents seulement le matin ou seulement l’après-midi.

Champs d’activités des groupes ayant participé aux consultations

Les organismes représentés et les individus présents aux consultations œuvraient dans divers milieux et auprès de divers types de population, ce qui nous assure d’un échantillon représentatif du milieu communautaire :

  • Éducation populaire
  • Alphabétisation
  • Aide aux devoirs
  • Aide aux personnes bénéficiaires de l’aide sociale
  • Aide aux démarches administratives
  • Lutte à la pauvreté
  • Service aux personnes itinérantes
  • Aide alimentaire, cuisines collectives
  • Popote roulante
  • Groupes de femmes
  • Logement social pour personnes âgées ou personnes seules
  • Maisons de jeunes
  • Maisons de quartier
  • Hébergement
  • Services à la petite enfance et aux familles
  • Groupe d’échange de services
  • Amélioration de la qualité de vie des personnes âgées
  • Défense des droits des personnes retraitées
  • Services de maintien à domicile
  • Groupes de l’âge d’or
  • Réinsertion à l’emploi
  • Promotion et référencement pour artistes
  • Soutien à la culture émergente
  • Soutien d’activités culturelles
  • Accessibilité des TIC pour les personnes handicapées
  • Recherche universitaire sur les TIC en milieu communautaire et sur les pratiques civiques
  • Points d’accès Internet
  • Formation à l’utilisation des TIC
  • Développement des TIC en Afrique
  • Défense des droits des consommateurs
  • Démarrage d’entreprise
  • Caisse d’économie, micro crédit, groupe d’achat
  • Développement économique et communautaire, revitalisation de quartier
  • Soutien à l’économie sociale et à l’économie privée
  • Coopérative de solidarité
  • Aide au démarrage d’entreprise
  • Mobilisation et défense des intérêts financiers et démocratiques des citoyens du monde
  • Levée de fonds
  • Gestion du patrimoine religieux
  • Services divers aux personnes handicapées
  • Services aux personnes aux prises avec le VIH
  • Intervention auprès des toxicomanes
  • Soins palliatifs
  • Ressources en santé mentale
  • Centre de crise
  • Ministère de l’environnement

Les résultats de la consultation

État des lieux de l’utilisation des TIC dans le milieu communautaire

Tout d’abord, une bonne nouvelle : il ressort des consultations que les groupes communautaires sont, en général, mieux outillés en TIC qu’il y a quelques années. Malgré les nombreux problèmes qui les accompagnent (notamment les problèmes de surcharge d’information occasionnés par le courriel, la complexité des flux d’information et les difficultés à trouver l’information sur Internet), les TIC y sont vues comme des outils précieux, de plus en plus utilisées et considérées comme incontournables. Les participantEs aux consultations disent sans équivoque qu’il n’est plus pensable de travailler sans les TIC, d’une part à cause des services qu’elles rendent aux groupes, et d’autre part à cause du mouvement global vers les sociétés de l’information qui fait que si on ne les utilise pas, « on n’est plus dans le coup » et donc, « qu’il est important de suivre ».

Les outils les plus utilisés sont les applications de bureautique, le courriel et l’Internet. Les communications engendrées par l’utilisation par l’interlocuteur de ces outils s’adressent dans l’ordre aux  groupes communautaires, au  gouvernement, aux  acteurs commerciaux et aux  acteurs médiatiques. Les TIC sont d’abord utilisées pour soutenir le fonctionnement des groupes : communication entre les intervenantEs, coordination de projet ou avec le conseil d’administration, comptabilité, production et échange de documents dans les démarches de recherche de financement, communication par courriel avec d’autres groupes. Dans ce contexte, les TIC sont vues comme un moyen de gagner du temps dans les communications et dans la recherche d’information.

Les personnes qui fréquentent certains groupes sont appelées à utiliser les TIC, que ce soit parce que le groupe est l’hôte d’un point d’accès à Internet, qu’il donne de la formation à l’usage des TIC ou qu’il utilise les TIC dans les activités qu’il anime (notamment en alphabétisation ou en recherche d’emploi). Certains groupes ont aussi évoqué un effet « indirect » ou « involontaire » d’initiation de leurs membres aux TIC. De fait, quand ceux-ci fréquentent les locaux des groupes, ils côtoient des intervenantEs qui utilisent des ordinateurs ce qui a pour effet qu’ils apprivoisent  cette réalité dans un cadre familier et se trouvent motivés à s’y initier ou à les utiliser.

Dans chacune des consultations, la popularité, l’utilité et le succès des points d’accès communautaire animés ont été souligné par les personnes qui les fréquentaient ainsi que par les animateurs. La fin du programme Inforoute Points d’Accès1 a été déplorée par les utilisateurs et les animateurs. Ces mêmes personnes ont également  soulevé le fait que les problèmes d’acquisition, d’obsolescence ou de manque d’équipement ainsi que d’accès de base demeurent, que ce soit pour certains groupes ou pour les citoyenNEs. Conséquemment, le fossé numérique s’accentue pour une portion importante de la population. En effet, dans la mesure où l’usage des TIC est de plus en plus répandu, ne pas y avoir accès constitue un handicap encore plus grand qu’auparavant, même si on se reporte seulement quatre ans en arrière.

Parmi les difficultés que les groupes éprouvent à se servir des TIC, qu’il s’agisse d’applications de base ou de services en ligne plus élaborés, les participantEs ont souligné que les gens du communautaire ne sont, généralement, pas des consommateurs avertis en termes de TIC. D’ailleurs, les acteurs commerciaux sont les interlocuteurs en ligne les moins courants pour les groupes communautaires. Les groupes souhaiteraient acquérir, à cet égard, une meilleure connaissance :

  • des acteurs en économie sociale et en économie privée en TIC ;
  • de la manière de faire une recherche d’information pour les achats (articles à acquérir et prix), que ce soit pour les machines, les logiciels ou les fournisseurs de service Internet et réseau.

Comme tous les groupes n’ont pas les moyens d’acquérir de telles connaissances, ils souhaiteraient qu’il y ait un « centre de ressources communautaires » de services ou de conseil dans ces domaines.

L’organisme communautaire et son site web

Plusieurs intervenantEs ont évoqué que le fait d’avoir un site web, pour un organisme, c’est comme d’être inscrit dans « Les Pages Jaunes ». Les sites web sont peu utilisés par les membres même du groupe, mais servent à la visibilité de l’organisme dans le milieu communautaire et auprès des bailleurs de fonds. En fait, on est généralement mal renseigné sur qui les consultent et on connaît mal  le volume de consultation ou les outils qui permettent de le savoir. Par exemple, tous ne connaissaient pas les rapports de statistiques des sites, et ceux qui les connaissent en évoquent davantage les faiblesses que les forces. On souligne cependant que si on n’a pas de site web, on n’est pas « à la page ». Évidemment, le site, pour être utile, doit être bien fait. Ont été soulevées sur ce point, des questions de qualité de contenu, de mise à jour, de qualité de présentation, de lourdeur de téléchargement, de l’instabilité des ressources de maintien des sites.

Outre cet usage avéré d’un site web par un organisme communautaire, les participantEs ont parlé d’autres utilisations possibles ou souhaitables, mais qui sont souvent hors de la portée de l’organisme, que ce soit par manque de connaissances, de formation, de moyens ou parce que cela va au-delà de la mission de l’organisme. Parmi ces usages souhaitables d’un site web communautaire, on compte :

  • outil de mobilisation pour la défense des droits ;
  • outils pour représenter/animer/mobiliser des regroupements ;
  • outil pour la diffusion d’événement ;
  • espace de partage de documents ;
  • espace où plusieurs groupes pourraient répertorier les ressources disponibles, les activités et les services offerts.

Populations plus à risque de fracture numérique

Plus ça change, plus c’est pareil ! Il ressort des consultations que certaines populations sont davantage à risque de fracture numérique. Il s’agit des personnes âgées, des personnes vivant avec un faible revenu, des personnes sans emploi, des personnes les moins scolarisées, et des personnes vivant avec une ou des limitations fonctionnelles.

Pour les personnes sans emploi, l’accès au TIC se pose comme un cercle vicieux. En effet, pour plusieurs, c’est au travail qu’on a accès aux TIC. Sans travail, on n’a plus accès aux TIC, et du coup, pas accès à un des moyens privilégiés pour chercher de l’emploi. Parallèlement, sans une utilisation régulière des TIC, la personne sans emploi ne peut développer ou conserver des habiletés reliées à  l’utilisation des TIC qui amélioreraient son employabilité.

Les personnes avec des limitations fonctionnelles font encore face à de grands obstacles pour l’accès aux TIC. Par exemple, l’équipement demeure trop cher pour ces personnes qui se trouvent souvent dans un état de pauvreté, lui-même souvent dû à des carences en termes de scolarité et donc d’employabilité. En fait, plusieurs sont aux prises avec des problèmes d’alphabétisation qui viennent d’autant plus compliquer leur situation face aux TIC. De plus, les problèmes de mobilité rencontrés par certaines personnes avec limitations fonctionnelles, pour lesquelles les TIC devraient pouvoir offrir des solutions, contribuent plutôt à faire que les TIC leurs sont peu accessibles notamment quand il s’agirait de se rendre à un point d’accès (qui n’est pas nécessairement physiquement accessible) et où l’équipement (matériel et logiciel) et la formation ne sont pas nécessairement adaptés aux besoins spécifiques de ces personnes.

Une situation particulière a été évoquée dans les petites communautés de la région de l’Abitibi. Il s’agit de l’inquiétude des personnes âgées concernant la survie de leur communauté, plus particulièrement de leur paroisse, et du manque de relève pourtant essentielle à cette survie. Cette situation est due au fait que, de plus en plus, les jeunes délaissent la paroisse, s’en désintéressent ou quittent carrément leur lieu d’origine. Dans les petites paroisses ou les petits villages, où on a développé des modes de fonctionnement en autosuffisance, les TIC ne répondent pas à des besoins locaux : on se rencontre, on utilise le téléphone. Mais, devant l’incertitude concernant la survie des petites communautés, il a été évoqué que la mise en réseau, via les TIC, de plusieurs petites communautés faisant face à la même problématique, pourrait offrir de nouvelles avenues de revitalisation des communautés et d’implication des jeunes.

Enfin, nous avons entendu de plusieurs sources que, si plusieurs personnes encouragent les personnes âgées de leur famille à apprendre à utiliser les TIC, il arrive parfois, qu’au contraire, on dise aux personnes âgées de « ne pas y toucher parce qu’elles sont trop vieilles… puis qu’est-ce que tu vas faire avec ça ? ». En contre-exemple, les participantEs ont évoqué le cas de plusieurs personnes âgées qui utilisent le courriel pour garder le contact avec des membres de la famille vivant loin, usage qui est aussi très populaires pour les populations immigrantes, qui peuvent ainsi garder contact avec leur famille à l’étranger.

 

Besoins et souhaits des groupes

Besoins immédiats des groupes

Bien que certains groupes ne soient pas branchés, ceux qui le sont en sont à une étape où les besoins ne sont plus ceux de l’accès et de la formation de base : « on en sait maintenant assez pour savoir ce qui nous manque ». Les demandes les plus récurrentes sont :

  • que soient reconnues les dépenses (équipement, logiciels, connexion, mise à jour, réparation, locaux, formation initiale et continue) et les ressources humaines (temps mobilisé) impliquées par l’usage des TIC, et
  • que les programmes de subvention tiennent compte de ces besoins.

Quel que soit le niveau d’accès aux TIC des groupes, un besoin très clair est exprimé à l’effet qu’il serait important d’avoir une personne ressource, et ce sur deux plans :

  • pour l’aide technique,
  • pour l’aide à l’utilisation des applications, l’introduction aux nouveautés et la formation. Les consultations ont d’ailleurs été en partie l’occasion d’échange de « trucs » entre les groupes présents.

Plusieurs formules ont été évoquées à cet effet :

  • dans certains groupes plus informatisés, ce pourrait être la tâche d’une personne ou se faire par entraide, ces tâches devant être reconnues plutôt qu’additionnelles et non comptabilisées ;
  • pour les groupes moins informatisés, on a évoqué qu’une personne susceptible de venir en aide techniquement ou au niveau de l’utilisation des TIC pour un ensemble de groupes serait une solution avantageuse ;
  • un lieu partagé où échanger les expériences, les connaissances, les trucs.

Les personnes consultées ont aussi exprimé le besoin d’un lieu sur Internet où pouvoir retrouver les diverses ressources pertinentes au milieu communautaire, indépendamment des TIC. Il a été question de :

  • Bottins, d’annuaires ou répertoires permettant de trouver quel groupe offre quels services dans telle ou telle localité, avec les moyens de rejoindre les personnes responsables ;
  • Portail avec des liens vers les sites des groupes ;
  • Répertoires de ressources (gouvernementales ou autres) utiles au milieu communautaire.

Ces éléments seraient d’abord des ressources pour les intervenantEs des groupes, mais des portails davantage grand public, du type « Arrondissement.com », sont aussi vus comme une ressource utile à l’intérieur d’une communauté.

Besoins immédiats pour la population

Les participantEs aux consultations ont été unanimes pour souligner l’importance de points d’accès à l’Internet qui soient faciles d’accès, gratuits, avec des horaires étendus, et où le soutien d’un animateurTRICE/formateurTRICE est disponible. C’est à ces conditions seulement que les personnes consultées disent qu’il est possible d’imaginer une société de l’information vraiment égalitaire. On note l’importance du contact humain individuel entre le/la formateurTRICE et l’apprenantE, ou sinon avec des petits groupes, pour que l’expérience soit un succès auprès des populations ayant trop souvent vécu des expériences d’échec dans des situations d’apprentissage.

À propos du gouvernement en ligne

Une grande partie des participantEs aux consultations ont dit connaître peu le gouvernement en ligne, mais se sont montrés très intéresséEs à entendre parler de ses enjeux. Parmi leurs souhaits, ils veulent être tenus au courant de la mise en œuvre du gouvernement en ligne, et souhaitent qu’un groupe communautaire se fasse porte-parole du milieu communautaire auprès des instances du gouvernement en ligne.

Que ce soit en fonction de leurs connaissances préalables ou suite à la présentation des animatrices sur le gouvernement en ligne, les personnes consultées se sont déclarées inquiètes pour une grande partie de la population qui ne pourrait, sans ces points d’accès, vraiment bénéficier des services gouvernementaux en ligne. La déclaration du gouvernement que des services téléphoniques subsisteront n’apaise pas ces inquiétudes : il est extrêmement difficile de joindre les services publics par téléphone, et ces services téléphoniques ont déjà grand besoin d’être améliorés. Plusieurs soulèvent le fait que tout ne doit pas être transposé en ligne, et qu’il faut préserver un éventail de manières d’interagir avec le gouvernement, certaines interactions ne pouvant tout simplement pas se faire en ligne. Les personnes consultées ont souligné l’importance des rapports en personne pour le processus démocratique, et l’une d’elle déplorait que si tout se passait en ligne « ça serait un moyen shake pour la démocratie ». Une autre participante faisait remarquer que « c’est nous qui allons payer pour ces services, mais si la population n’y a pas accès, c’est peine perdue. Le gouvernement doit donc soutenir les modalités d’accès à ses services en ligne ». Un autre participant, quant à lui, faisait remarquer que Loto Québec a tout à fait été capable d’installer des terminaux dans tous les dépanneurs, pharmacies, supermarchés, etc., et que donc, le gouvernement devrait, s’il veut que ses services en ligne soient vraiment universels et accessibles, installer des points d’accès partout où il y a des terminaux de loterie !

Amélioration des formulaires gouvernementaux

Comme les groupes communautaires sont depuis toujours en relation avec les services gouvernementaux, ils ont déjà une expérience concrète avec une facette du gouvernement en ligne : les formulaires électroniques pour accéder à divers services gouvernementaux et pour solliciter du financement. Les participantEs ont déploré le fait que ces formulaires sont peu conviviaux : ils causent des problèmes de compatibilité des logiciels, les cases proposées ne sont pas adéquates ou trop restrictives, comportent des bugs et obligent souvent à tout reprendre dans une autre application. De plus, certainEs ont déploré que les rapports par courriel avec certains agents gouvernementaux imposent un raccourcissement des délais de réaction, que ce soit pour le dépôt de demandes ou pour la remise de rapport sur des projets en cours. Conséquemment, les délais imposés sont bien souvent irréalistes si on tient compte de la réalité à laquelle sont confrontés les groupes communautaires.

Besoins en lien avec un usage citoyen des TIC

Intérêt pour un usage associatif des TIC

Bien que davantage aux prises pour l’instant par une utilisation des TIC en soutien à leur fonctionnement interne, les intervenantEs des groupes se sont montrés très intéressés lorsque l’on a évoqué des usages plus associatifs, plus politiques ou plus militants des TIC. Les demandes plus pressantes concernant un espace commun pour un bottin des groupes communautaires peuvent d’ailleurs être développées pour aller dans le sens d’un espace associatif plus interactif. En effet, les intervenantEs des groupes peuvent y échanger ou s’associer avec des intervenantEs d’autres groupes ayant des intérêts communs. L’objet de ces échanges pourrait être l’utilisation des TIC, mais aussi les divers éléments des missions des groupes ou de leur fonctionnement, le développement de projets communs, la concertation ou la mobilisation. Les intervenantEs disent qu’ils seraient intéressés par de tels espaces s’ils existaient, mais constatent qu’ils n’ont ni les ressources ni les connaissances nécessaires pour les créer. Il en va de même pour les applications de cyberactivisme : les personnes consultées reconnaissent le pouvoir de l’Internet et du courriel pour les mobilisations, en donnant pour exemple les manifestations de l’automne 2003 envers les impacts possibles de la réingénierie de l’État, et celles contre la guerre en Irak, qui n’auraient pu être organisées aussi rapidement et avec tant d’efficacité par les moyens traditionnels. Cependant, de telles entreprises dépassent la portée des groupes pris un à un. La dimension associative n’est pas accessible faute d’espace pour les groupes qui ne peuvent pas y consacrer de ressources directes, mais qui aimeraient les fréquenter s’ils existaient.

 

Mesures concrètes

Au terme des journées de consultation, les participantEs ont été invitéEs à proposer des mesures concrètes pour l’amélioration de l’accès au TIC et de leur usage dans le milieu communautaire et dans la population en général. Voici les principales mesures proposées :

Financement

  • Meilleur financement pour les groupes communautaires qui ont dorénavant à soutenir des dépenses en TIC.
  • Programmes de financement pour soutenir les initiatives, notamment du type Point d’Accès pour la population.
  • Programmes de financement pour les équipements.
  • Programmes de financement pour renouveler les équipements désuets.
  • Programmes de financement pour des équipements et des formations adaptés pour les personnes avec des limitations fonctionnelles.
  • Financement de 1% de la part de tous les ministères et entreprises qui offrent des services en ligne qui soit consacré à l’accès pour les citoyens.
  • Financement des ressources humaines et matérielles récurrent sur 20 ans

Les participantEs ont tenu à souligner que l’équipement recouvre tant le matériel, les logiciels que les accès réseau. Et, bien que ces mesures visent une meilleure utilisation des TIC dans les affaires courantes des organismes, et pour l’accès général aux TIC de la population, les participantEs affirment que c’est seulement à ces conditions que le gouvernement en ligne paraîtra acceptable.

Partage des ressources et connaissances, formation

  • Mises à jour régulières des connaissances et des formations pour soutenir les groupes afin que ceux-ci puissent suivre l’évolution des TIC.
  • Échange de connaissances entre les groupes sur une base régulière, avec formation d’agents multiplicateurs.
  • Soutien à la concertation.
  • Soutenir les initiatives locales d’intégration des TIC dans la pratique des groupes.
  • Soutenir l’animation du milieu dans une optique de permanence et de stabilité.
  • Voir à la formation de la relève.
  • Intégrer la formation aux TIC à la formation des intervenantEs en travail social.
  • Que les organismes communautaires « apprennent à compter » et à demander un financement réaliste pour l’acquisition de matériel, son entretien, la formation et la publication de sites web
  • Ne pas perdre de vue l’élément humain.
  • De la formation aux citoyenNEs données dans le cadre de l’éducation populaire, telle que définie par les organismes.

Pré-requis au gouvernement en ligne

  • Le milieu communautaire doit être consulté pour le gouvernement en ligne.
  • Le milieu communautaire doit être partie prenante de tout le processus de mise en place du gouvernement en ligne.
  • Les organismes paragouvernementaux (réseaux locaux, volet communautaires des CLSC, etc.) doivent être partie prenante des consultations.
  • Que le gouvernement apprenne à utiliser les TIC pour entrer en contact avec tous.
  • Les services humains doivent retrouver leur juste importance.
  • Les personnes à faibles revenus, les personnes âgées, etc. doivent être inclues dans ces consultations.
  • Que le communautaire se fasse porte-parole des exclus concernant l’utilisation citoyenne des TIC.
  • Un groupe de travail sur le gouvernement en ligne est souhaitable, mais avec une composition vraiment représentative. Suite à des situations antérieures similaires, on souhaite que ce groupe de travail :
    • Ne soit pas composé exclusivement de technophiles/technocrates du communautaire ;
    • Représentation importante du milieu communautaire ;
    • Les têtes de réseau du communautaire participant à ce groupe de travail doivent consulter la base.
  • Continuation du Comité Plateforme pour défendre la place du citoyen de l’Inforoute.
  • Comité de vigilance concernant la démocratisation de l’Inforoute : que ce soit un axe de mission et non pas seulement un projet.
  • Le fossé numérique menace la démocratie. L’information circule, mais en circuit fermé. Il ne faut pas qu’il en soit ainsi.
  • Communautique (ou un autre organisme communautaire intéressé par les TIC) devrait servir de courroie de transmission entre le gouvernement et les organismes communautaires.

La trame de fond des commentaires des participantEs concernant le gouvernement et la démocratie en ligne était que les problèmes auxquels fait face la démocratie aujourd’hui ne sont pas spécifiquement d’ordre technologique, mais politique, culturel et économique.

 

Conclusion

Les intervenantEs des milieux communautaires et populaires nous ont rappelé de manière très claire qu’une grande partie de la population se trouvait en danger d’exclusion par rapport à l’usage des TIC et que des mesures concernant l’accès de base, tant au plan matériel qu’au plan de la formation, sont toujours, voire même plus encore, d’actualité. L’usage des TIC en soutien au fonctionnement des groupes a cependant fait un grand pas en avant au cours des dernières années., En effet, les groupes peuvent maintenant identifier clairement les manques avec lesquels ils doivent composer.  Ceux-ci se manifestent principalement au plan de mesures de financement adéquates, les TIC exigeant des ressources importantes et au plan de la formation qui doit suivre l’évolution des TIC et être  adaptée au contexte des milieux communautaires et populaires. Enfin, concernant l’avènement d’un gouvernement en ligne, la consultation a permis de mettre à jour de grandes inquiétudes du milieu communautaire quant à l’accessibilité et l’utilité d’une telle forme d’activités et de services gouvernementaux. Les intervenantEs souhaitent donc que les milieux communautaires et populaires soient partie prenante des développements du gouvernement en ligne, afin d’assurer qu’il serve vraiment la population dans sa globalité.