Le cercle Mandalab est né d’un besoin de trouver de nouvelles méthodes de fonctionnement pour le laboratoire vivant citoyen de Montréal, le Mandalab. Comment imaginer et mener des projets de manière radicalement différente, en mode innovation ouverte, en utilisant de nouvelles manières de se réunir et de travailler ensemble? Le cercle Mandalab a offert un espace pour qu’un groupe de personnes puisse expérimenter et vivre l’avancement de leurs projets en les partageant et en contribuant aux projets de leurs collègues.

L’amorce du cercle a été simple : une invitation grande ouverte à ceux qui étaient prêts à s’engager, au rythme d’une rencontre par mois pendant huit mois, à faire avancer leurs projets, peu importe leur nature ou leur niveau d’avancement. percolab, expert en pratique de cercles en soutien à l’innovation ouverte et en méthodes d’intelligence collective a été mandaté par Communautique pour assurer l’accompagnement pendant le cycle de rencontres.

Voici quelques apprentissages de la seconde édition (lire plus bas l’article sur le bilan et les enseignements du premier cercle Mandalab).

1. Des lieux variés et inédits, ça ouvre et inspire!

Le tout premier cercle du cycle s’est tenu dans un lieu public, directement à l’entrée d’une église, au cœur d’un processus de transformation en espace citoyen 21e siècle (voir le site Imaginons Saint-Marc). Tout de suite, une rencontre fortuite a eu lieu entre une passante à la recherche des personnes avec qui tester des idées en lien avec sa création d’un spectacle de théâtre pour enfants. Tout naturellement, cette personne s’est intégrée au cercle et y est restée jusqu’à la fin.

Le cercle s’est posé à la bibliothèque de quartier Mile-End. Cette visite a eu un impact direct sur la méthodologie proposée pour un des appels du cercle – Comment un Fab lab pourrait trouver place dans le réseau des bibliothèques? Nous nous sommes servis du « cas » de la bibliothèque dans laquelle nous nous trouvions pour explorer, en petits groupes, le site et pour imaginer la présence et la vocation d’un Fab Lab sur place. Riches ont été les réponses, grâce à la présence dans ce lieu.

Une rencontre s’est déroulée dans un centre communautaire, à notre grande surprise, dans une salle de classe. Deux minutes ont suffi pour enlever les tables et recréer notre cercle. Un des appels lancé par l’une des personnes présentes consistait en cinq questions soumises au groupe. Nous les avons écrites en haut des tableaux noirs. Pendant les 20 minutes suivantes, chacun pouvait visiter chaque tableau et écrire ses idées/réponses. C’était une réappropriation heureuse, avec un peu de chaos, de la salle de classe et son équipement traditionnel.

Lors du dernier cercle, un appel portant sur notre rôle de citoyen s’est déroulé lors d’une promenade dans les rues de Montréal. Rien de mieux pour nous éveiller et nous aider à réfléchir au sujet, d’autant que d’envisager faire l’activité assis à l’intérieur semblait presque ridicule.

Recommandations pour l’avenir : Jouons encore plus avec les lieux de nos rencontres. Osons réunir le cercle dans les milieux des différents participants et dans des milieux inspirants (ex. la serre du Jardin botanique).

2. L’auto-organisation dans un contexte d’expérimentation, ça s’apprend!

Le cercle nous aide certes à avancer nos projets, mais son format déstabilise : fonctionner sur le mode de l’auto-organisation nécessite un (ré)-apprentissage. Un participant l’a dit bien : « Face à l’étrangeté de ce qu’est un cercle, chacun est confus face à ses possibilités ».

Pour nommer quelques éléments de cette « étrangeté » :

  • Chacun est invité à aller au-delà de sa participation individuelle afin de veiller sur le bien collectif du groupe pendant la séance de travail, en adoptant successivement des rôles explicites (comme gardien du cercle et gardien du temps).
  • On travaille en authenticité et avec humanisme. L’humilité et la curiosité humaine sont le modus operandi de nos actions – nous avons des petits rituels pour veiller à ce que tous puissent y arriver.
  • On y apprend l’art de demander et de recevoir de l’aide et on s’approprie des méthodes d’intelligence collective.
  • La flexibilité des positions et des attitudes de chacun est mise à l’épreuve dans un environnement où on n’essaie pas de tout planifier d’avance, mais plutôt de développer notre capacité de présence, de réagir et de proagir dans le moment.
  • Voir des problèmes comme des opportunités d’apprendre ensemble.

Dans ce cycle, nous avons pratiqué comment cadrer nos demandes d’aide (le contexte, les méthodes appropriées, le temps et le nombre de personnes nécessaires) et comment faire des retours au groupe. Nous avons expérimenté plusieurs méthodes, comme le « design thinking », la récolte des histoires, le jeu des schémas mentaux, les activités repères, etc. Quatre membres du cercle ont assumé le rôle de gardien du cercle. Et nous avons été en mesure de repousser à chaque fois le confort et la routine qui semblaient vouloir s’installer!

Les participants ont dit de ce cycle :

  • « J’ai fait des apprentissages sur les attitudes et les méthodes pour faire sortir l’intelligence collective du groupe »
  • « J’ai apprécié la liberté et la créativité du cercle. »
  • « Ça offre un espace sécuritaire où on peux prendre des risques et être nourri de nouveaux regards. »
  • « Je suis vraiment touchée. Il y a beaucoup de douceur et beaucoup de force en douceur. »
  • « C’est un beau catalyseur. C’est porteur. C’était vraiment foisonnant. »
  • « Un merveilleux exercice d’expression de la citoyenneté. »

À répéter de nouveau.

Merci à Communautique pour nous offrir cet espace.

par Samantha Slade, percolab, juin 2013