Montréal, le 21 janvier 2016, Communautique s’appuie sur le rapport de suivi du Programme de développement durable à l’horizon 2030, récemment adopté par les Nations Unies : « Re-Penser les politiques culturelles, 10 ans de promotion de la diversité des expressions culturelles pour le développement », publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), pour identifier les impacts de l’environnement numérique sur la diversité des expressions culturelles, les obstacles et les solutions.

Avec l’explosion du commerce électronique, des médias sociaux et des plateformes de partage, les industries, les usagers et les artistes se trouvent devant de nombreux défis numériques. D’un côté, de grandes opportunités s’ouvrent à eux, mais de l’autre, ils doivent faire face aux nouveaux obstacles.

Accès et créativité: pour une meilleure inclusion et innovation

Les deux défis numériques majeurs identifiés sont l’accès aux technologies de l’information et des communications et la créativité. L’accès veut permettre aux personnes vivant des exclusions sociales de développer leur potentiel de participation citoyenne et aux différentes générations de connecter culturellement. Toutefois, l’accès sans la créativité limite les utilisateurs au rôle de simples consommateurs.

Pour répondre à ces défis, l’UNESCO recommande, entre autres, d’effectuer des études approfondies sur les réels besoins des populations locales, d’encourager les espaces liés à l’art numérique et l’innovation et de mettre en œuvre des programmes de formation, de mise en réseau et de R&D conçus pour les artistes et les entrepreneurs numériques.

Communautique a très rapidement constaté l’importance de rendre les technologies de l’information et des communications accessibles à tous, en particulier aux populations à faible revenu, aux personnes handicapées, à faible niveau de littératie, aux aînés et aux jeunes et a réalisé plusieurs programmes au cours des 15 dernières années pour favoriser une appropriation par le plus grand nombre.

Toutefois, l’accès déconnecté de la créativité n’est pas garant d’une appropriation citoyenne des technologies numériques et encore moins d’une participation à leur développement et leurs usages. Le directeur exécutif de la Fondation Mozilla, Mark Surman, dénonce les risques de l’approche passive des programmes d’accès: « Nous nous inquiétons du fait que le prochain milliard d’internautes n’aura pas grand-chose à faire que de poster des informations sur les réseaux sociaux et consommer en utilisant des applications, services et plateformes créés par quelques rares acteurs importants. Nous aurions alors un monde où la population ne serait que des consommateurs et non des créateurs et où la puissance sociale et économique d’Internet serait détenue par quelques acteurs, dans une poignée de pays. »

En ce sens, Communautique a ouvert au public le premier laboratoire de fabrication numérique (Fab Lab) au Canada, l’échoFab, qui est largement utilisé par les artistes et les entrepreneurs qui se servent des technologies numériques pour propulser leurs projets de prototypage et explorer les horizons de leur créativité. Il accompagne également l’essor des Fab Labs sur l’ensemble du territoire.

Industries culturelles: en quête des alternatives

La prolifération des contenus diffusés dans l’espace numérique affecte les industries culturelles. Elle est propice à la concentration économique qui bénéficie aux titans de Web et nuit aux acteurs indépendants qui font partie de la « classe moyenne » créative. Ces derniers ont moins de pouvoir sur le plan légal et fiscal et perdent en concurrence. En outre, « par leur écosystème clos, les innovations qui apparaissent au sein de ces grandes entreprises n’ont que peu d’effet d’entraînement sur le reste de la chaîne industrielle. », peut-on lire dans le rapport. Parmi les solutions, ont été évoquées la consolidation du développement des marchés numériques émergeant et la mise en oeuvre des mesures pour proposer des alternatives locales aux grandes plateformes. Par son programme de Médiation en innovation culturelle (MIC), Communautique entend contribuer à mobiliser les efforts des individus et organisations en mesure de construire avec les citoyens de nouveaux projets et services en phase avec leurs besoins et leurs désirs. Ainsi, l’organisme crée un véritable écosystème pour cocréer et entreprendre ensemble.

Sensibilisation du public et implication de la société civile

Les technologies de l’information et des communications créent un terreau fertile pour la sensibilisation et la participation citoyenne. Toutefois, l’UNESCO prévient que l’appropriation inégale des outils numériques, notamment des réseaux sociaux, risque de renforcer la participation de certains groupes au détriment des autres. Par exemple, les jeunes utilisateurs seraient plus avantagés que les aînés, car ils sont plus habitués à utiliser ces outils.

Elle recommande « d’utiliser le plus possible d’outils technologiques pour sensibiliser et encourager la compréhension de l’importance de la protection et de la promotion de la diversité des expressions culturelles » et « d’ouvrir le plus possible de voies numériques pour permettre à la société civile de participer activement à ce domaine. » Ces recommandations trouvent largement écho dans la mission de Communautique qui est de soutenir la participation citoyenne en favorisant la maîtrise de l’information, l’appropriation des technologies de l’information et des communications et la contribution à leur développement.

Inspiré des politiques de l’UNESCO, Communautique contribue à la promotion de la diversité des expressions culturelles et offre des avenues innovatrices pour relever les défis du monde numérique dans le contexte québécois.

À propos de Communautique

Communautique a pour mission de soutenir la participation citoyenne en favorisant la maîtrise de l’information, l’appropriation des technologies de l’information et des communications et la contribution à leur développement. Communautique œuvre depuis près de 15 ans à la démocratisation de l’accès aux technologies dans une perspective de développement économique et social. Il est précurseur tant pour l’arrivée des Living Labs, qu’il a contribué grandement à faire connaître, que pour l’avénement des Fab Labs au Québec. Il a ouvert échoFab, le 1er Fab Lab au Canada, et co-fondé Fab Labs Québec.

Source :

Anna Rozanova, agente de communication

anna.rozanova@communautique.qc.ca